L’autre jour, je lisais un article sur les hérissons, non pas les porcs-épics que nous connaissons dans nos régions. Les hérissons sont de petites créatures pourvues d’aiguilles très pointues qu’ils utilisent comme EPI lorsqu’ils se sentent en danger. La plupart du temps, ils se sauvent ou se creusent un trou dans la terre, mais s’ils n’ont pas le temps de s’abriter, ils sortent leurs EPI et ce, même à leur tout jeune âge.
Les jeunes travailleurs sont plus enclin à être blessés que tout autre groupe d’âge. De plus, ils ont 20 % plus de chance d’être hospitalisés. Peut-être comme parent nous devrions montrer à nos ados de l’intérêt et des techniques pour identifier les dangers et mettre des contrôles en place. Surtout, ils ne doivent pas se fermer les yeux devant le danger avant qu’ils se retrouvent sur le marché du travail. C’est le devoir de tous parents de leur inculquer la prudence et l’importance des EPI dans leurs sports et leur vie au quotidien. C’est beau de dire à son jeune de porter son casque à bicyclette, mais il faut surtout leur dire le pourquoi du comment. Il faut que le jeune associe danger vs contrôle.
Je me souviens étant jeune, ma mère nous disait de ne pas jouer avec des couteaux, que c’était dangereux, mais sans nous dire qu’on pouvait se couper, de ne pas se mettre dans la ligne de tir, etc. Il fallait parfois se couper pour apprendre… Lorsque fut le temps pour moi d’utiliser une scie mécanique, mon père a commencé par me donner tous les EPI nécessaires avant de me montrer le fonctionnement de la scie. Ma première question fut de lui demander pourquoi il n’utilisait pas ses EPI? Il me répondit en me montrant ses énormes cicatrices : « Bruno, je ne veux pas qu’il t’arrive la même chose qu’à moi lorsque j’ai utilisé une scie mécanique pour la première fois. Dans mon temps, il y en avait pas d’EPI ; moi personnellement, je n’ai jamais pu m’y habituer mais je veux que toi tu t’y habitue dès le départ ».
Je pense que dès l’étape de secondaire, il devrait avoir des cours de santé sécurité pour ouvrir des avenues dans le cerveaux des jeunes. Ils seraient prêt à emmagasiner un bagage d’informations sur la santé et la sécurité. En milieu de travail, je suggère que l’employeur ait un accueil spécial pour ces jeunes travailleurs pour qui c’est la première fois qu’ils mettent les pieds sur un chantier. Lors de cet accueil spécial, on fait le tour physiquement du chantier, on utilise leurs yeux frais pour identifier de nouveaux dangers. Par leur implication, on les encouragerait à participer à l’identification des dangers et à se sentir concerné et écouté de la part de leur employeur.
Il ne faut jamais oublier que nos jeunes travailleurs seront un jour nos superviseurs. Il faut s’assurer que nos jeunes aient une bonne fondation, car comme une maison, si la fondation est croche, le reste le sera aussi. Dotons nos futurs travailleurs d’épines et ce, dès leur tout début afin que lorsqu’ils arriveront à leur premier emploi, ils pourront déployer leurs épines et se mettre en boule pour affronter tous les dangers potentiels associés avec leur travail et surtout, ils comprendront le pourquoi de la chose.